Les possibilités de devenir propriétaires s’amenuisent de jour en jour pour certaines catégories de personnes, à cause de la montée inexorable des taux demandés par les banques et du manque de pouvoir d’achat. Celles et ceux qui espèrent encore et déposent des dossiers doivent cependant composer avec une autre difficulté : la fluctuation de ce taux. Que faut-il retenir à ce sujet ?

Ecart entre le moment du dépôt de dossier et la réponse de la banque

Depuis que les taux augmentent, beaucoup de spécialistes engagent les candidats à l’achat à préparer bien en amont leur dossier de demande de prêt pour ne pas perdre de temps. Un conseil avisé, mais qui ne tient pas compte d’un autre problème. Entre le moment où l’on choisit une banque pour déposer son dossier de demande de crédit immobilier et celui où l’on obtient la réponse, il peut se passer plusieurs semaines.

Nous l’avons vu depuis un an : les taux d’intérêt pratiqués augmentent de semaine en semaine. Il faut donc craindre qu’entre le moment du dépôt et celui de la réponse, il ait pu augmenter de quelques dixièmes de points. Un ou deux chiffres après la virgule ? Cela ne doit pas être si grave, se disent certainement les personnes qui ne se sont jamais intéressées au crédit immobilier et souhaitent rester locataires.

Pourtant, sur le montant global du prêt à rembourser, cela peut représenter des milliers d’euros. Sans compter que cela impacte la capacité d’emprunt. Pour être plus clair : il est possible d’emprunter moins que quelques semaines auparavant seulement. Le Ministère de l’Economie qui a été interrogé sur le bien-fondé d’imposer une hausse de taux pendant l’instruction de la demande explique que tant que l’offre de prêt n’est pas mise par écrit (une démarche émanant de l’établissement bancaire), les taux trouvés sur le net, par exemple, lors de simulations, ne sont donnés qu’à titre indicatif.

En bref, une banque peut tout à fait accepter le dossier mais en pratiquant le nouveau taux du moment. Ont-elles tout intérêt à faire trainer l’instruction des dossiers alors que l’on attend encore une hausse dans les prochains mois ? Peut-être. Mais il ne faut pas oublier que la disparité si ténue entre le taux d’usure et les taux d’intérêt demandés pour les crédits supposent de donner des réponses négatives à bon nombre de personnes, quitte à perdre des clients. L’intérêt est donc mitigé.

Comparer les établissements bancaires

Est-ce une situation inéluctable ? Comme dit plus haut, dès lors qu’une banque fait une offre de prêt, par écrit, les conditions (et donc le taux) sont immuables et ce, pendant trente jours. En effet, une personne qui se voit présenter une offre de prêt n’est pas tenue de l’accepter tout de suite. Normalement, elle a dû anticiper ce moment et a envoyé plusieurs demandes de prêts à d’autres établissements bancaires.

Pour cela, elle a pu utiliser un simulateur, un comparateur ou passer par un courtier en crédit immobilier. L’avantage de ce professionnel est qu’il peut aller défendre le dossier d’un client s’il estime qu’il peut passer en banque, en tenant compte de tous les aléas du moment. Sachant qu’au mois de mai, le taux d’intérêt était de 3,30% en moyenne pour un prêt sur 20 ans, il convient de trouver l’offre la plus attractive pour économiser parfois des milliers d’euros. Pareil pour l’assurance emprunteur ; une garantie obligatoire demandée par les banques et qui fait partie du calcul du taux d’endettement.

Se tourner vers des cabinets d’assurance (délégation d’assurance, au lieu de prendre celle de la banque qui est généralement plus chère) et les comparer entre eux, avant de fixer son choix est le meilleur moyen de ne pas payer trop cher son crédit immobilier.

Dernière question à se poser : est-ce toujours le moment d’acheter ? La réponse est bien entendu toute relative quand on compare les taux qui se pratiquaient il y a encore deux ou trois ans. Mais comme on attend un taux qui franchirait le seuil des 4% cet été, on peut dire que oui, si l’on répond aux critères d’exigence des banques…