Personne ne l’ignore désormais, le monde est en train de changer à différents niveaux. Personne n’aurait pensé dire merci en cela à la pandémie du Covid-19. Après un confinement et un réveil parfois brutal pour certains salariés, plus question de penser métro-boulot-dodo, comme cela a été le cas pendant des décennies. Les salariés veulent être conquis et les conditions de travail comptent tout autant que le salaire. Il faut donc tout revoir, y compris les entretiens. C’est ce qui s’est passé dernièrement et les employeurs semblent jouer le jeu. Ont-ils le choix ?

Le recrutement à l’envers : quand les chômeurs choisissent leur futur employeur

Cela pourrait prêter à rire, sans doute ou alors peut-être faut-il s’en réjouir, au contraire. Certains secteurs étant en vive tension, comme l’entretien, la logistique, le secteur agro-alimentaire ou encore les services à la personne, les employeurs doivent ruser pour trouver des candidats. Il faut dire que certains métiers ne font pas rêver, que ce soit au niveau du salaire que des conditions de travail qui peuvent être relativement pénibles ou ne sont pas du tout connus comme dans le secteur de l’imprimerie. Pourtant, du personnel dans ces domaines, il en faut ; dans les entreprises, mais aussi chez les particuliers.

Certains patrons, donc, même sans être particulièrement en tension, ont été intéressés par ce nouveau genre de recrutement, surtout qu’il est possible, avec cette méthode de voir les candidats et de leur parler. Un bon moyen de se faire une première idée, de pouvoir mieux les situer s’ils donnent suite, ce qui peut se révéler important quand on cherche plusieurs personnes.

Alors qu’auparavant, le candidat allait parfois la boule au ventre à son entretien et se savait un parmi parfois des centaines, peu certain de ses chances, ce sont ici des demandeurs d’emploi qui attendent de pied ferme des employeurs ! Ils vont les soumettre à un flot de questions interrompues concernant le type d’emploi qu’ils ont à offrir, bien sûr, mais surtout pourquoi ils devraient le choisir, lui, plutôt qu’un autre parmi tous ceux qui vont défiler.

Autre gageure pour les chefs d’entreprise : savoir convaincre en un temps imparti. Un speed jobing, en quelque sorte, puisqu’ils ne disposaient que de 10 minutes environ, chacun.

Tous les atouts mis sur la table : aux candidats de choisir leur future entreprise

C’est à l’employeur alors, de mettre en avant tous les avantages à travailler chez lui, en parlant du rôle du CSE, du fait que le salarié aura droit ou non à des titres restaurant, quelle est la complémentaire santé qu’ils ont pu choisir, le fait d’avoir un temps partiel ou un temps plein et s’il y a un 13ème mois. Les demandeurs d’emploi de longue durée ; soit les plus éloignés de l’emploi doivent être séduits. Cette opération n’est pas à leur initiative, mais bien celle du Pôle Emploi.

Est-ce qu’au final, l’opération a porté ses fruits ? En tout cas, les demandeurs d’emploi semblent contents. Pour une des participantes, ce mode de recrutement permet d’obtenir une meilleure attention et écoute de la part des recruteurs. Pour la responsable du Pôle Emploi qui a mis cette opération en place, c’est avant tout la rencontre de personnes, sans « la barrière du CV » et la possibilité d’entendre parler de métiers que peut-être on ne connait pas ou mal.

Nous ne savons pas ce qu’il en sera en termes de recrutement effectifs. Pourtant, à chaque session, chaque entreprise participante est repartie avec une vingtaine de candidatures. N’ont fait un retour que celles et ceux qui avaient été séduits par la personnalité du recruteur, mais aussi ce qu’il avait à mettre sur la table. Un bon point sans doute pour sortir du chômage, reprendre sa vie en main, mais aussi retrouver du plaisir à aller travailler le matin. Un des points les plus importants pour les français désormais.