L’assurance emprunteur est une garantie que prend chaque banque qui s’apprête à accorder un crédit immobilier. Cette assurance qui couvre le risque de santé, peut être souscrite auprès de la banque, mais cela ne se révèle pas toujours un bon choix, surtout quand on est jeune et en bonne santé.

La fin du questionnaire de santé : quelles conséquences ?

Aujourd’hui, il est possible de passer par ce que l’on appelle la délégation d’assurance ; c’est-à-dire se tourner vers un cabinet d’assurance extérieur. Ce droit est légal. Pourtant, cette alternative est encore peu employée par les futurs propriétaires qui auraient pourtant tout à y gagner, notamment au niveau du montant des cotisations mensuelles.

Il ne faut pas oublier que l’assurance emprunteur est prise dans le calcul de l’endettement. De nouveaux aménagements de loi prévoient une plus grande souplesse pour les emprunteurs, avec la possibilité de changer d’assurance à tout moment. Autre nouvel atout : le fait de ne plus être obligé de répondre à un questionnaire de santé pour les prêts de moins de 200 000 euros. Ce qui devrait être une bonne nouvelle s’avère en fait un casse-tête…pour les assureurs.

En-dessous de 200 000 euros, le prêt est moins à risque ? C’est ce que tend à prouver cette mesure, mais il est évident que les cabinets d’assurance ne l’entendent pas de cette oreille. Si la plus grande ouverture qui leur est laissée laisse augurer peut-être un changement d’habitude chez les clients, les assureurs sont ; comme les banques ; relativement frileux à l’égard du risque.

Or, souscrire un prêt pendant une moyenne de 20 ans en représente un, de manière certaine. Surtout quand on ne sait rien de l’état de santé du souscripteur, le métier qu’il exerce ou encore la pratique de certains sports extrêmes. Car l’assurance emprunteur couvre toutes sortes de critères ; y compris l’âge, qui vont influencer le montant des cotisations et donc le montant total à rembourser sur son prêt. A partir du 1er juin, c’est-à-dire dans quelques jours, les emprunteurs auront plus de liberté vis-à-vis de cette assurance, qui est souvent vue comme contraignante et surtout très coûteuse.

Cette décision de rendre l’assurance emprunteur plus flexible n’est pas récente, puisque l’ouverture de ce marché est déjà officielle depuis des années ; ce que souhaitait le monde de l’assurance. Par contre, pas certain qu’il ait souhaité l’arrêt du questionnaire de santé.

Il faut donc composer avec cette nouveauté et force est de constater qu’il ne leur reste que peu de temps pour trouver des solutions. L’enjeu est important puisque, même avec la possibilité de la délégation d’assurance, les français sont majoritaires à privilégier le contrat proposé par la banque qui leur accorde le prêt.

Comment les cabinets d’assurance vont adapter leur politique ?

En enlevant le questionnaire de santé, les assureurs vont devoir mutualiser le risque sur l’ensemble des assurés qui passent par eux pour leur assurance emprunteur ; y compris sur ceux qui sont en bonne santé ; ce qui leur enlève leur plus-value par rapport aux banques. Comment rester compétitif quand on sait déjà qu’il va falloir augmenter ses tarifs pour minimiser la prise de risque : telle est la question.

Nous sommes face à une situation qui semble inextricable : les prêts inférieurs à 200 000 euros sont le fait de « petits » emprunteurs, avec un niveau de ressources correct et peut-être un bon apport. Mais sachant que pour obtenir le prêt, ils doivent composer avec le montant de l’assureur emprunteur dans le calcul de leur endettement, comment vont-ils faire, dès le 1er juin, quand les prix auront augmenté pour leur tranche d’emprunt de 8 à 25% comme il est prévu ?

Beaucoup de dossiers ne passeront plus en banque, ce qui suppose encore une fois une inégalité très forte, concernant l’accession à la propriété. Cette augmentation des tarifs est le 1er scénario qui pourrait être envisagé, dans le but, donc de réduire le risque pour ce type d’emprunt. Mais cela est dangereux, pour les cabinets d’assurance, qui prennent ainsi le risque de perdre une bonne partie des futurs propriétaires.

Autre possibilité, pour les cabinets qui refusent d’augmenter leurs tarifs : ne pas accepter les personnes qui empruntent pour moins de 200 000 euros, tout simplement, ce qui veut dire comme souligné plus haut quasiment la moitié des prêts immobiliers.

Enfin, dernier scenario : faire de nouvelles offres qui permettraient aux personnes de prendre l’assurance emprunteur qui leur convient, sans pour autant répondre à un questionnaire officiel de santé. Même sans lui, si les offres sont bien rédigées, il serait possible de connaitre bien entendu l’âge du souscripteur du prêt, mais aussi son métier, le fait qu’il fume etc…Les assureurs pourraient alors adapter leur politique tarifaire, en fonction des informations recueillies.

Encore 15 jours de réflexion pour les cabinets d’assurance. Les futurs propriétaires, c’est certain, appréhendent de savoir comment le monde de l’assurance va réagir face à ce changement.

Vous avez un projet immobilier ? Vous souhaitez calculer les futures mensualités de votre prêt ? Découvrez notre simulateur de crédit immobilier gratuit. Mensualités, coût du crédit et intérêts en quelques secondes !