
Parmi les menaces liées au changement climatique, il existe en effet une série de coûts sensibles à la chaleur excessive, qui touchent d’une manière ou d’une autre tout le monde, sans distinction de lieu, d’âge ou de revenu. En plus des dépenses supplémentaires pour les ménages, l’effet le plus dévastateur est certainement celui sur les assurances, qui atteignent des niveaux records pour les véhicules et les biens immobiliers en raison des phénomènes météorologiques extrêmes. Ce mécanisme est très évident aux États-Unis, où les ouragans causent d’énormes dégâts, mais la situation n’est pas très différente chez nous.
Augmentation des primes d’assurance
Comme indiqué précédemment, l’effet le plus dévastateur de la chaleur excessive, d’un point de vue économique, est celui sur les primes d’assurance. Les experts soulignent depuis longtemps cette situation critique, qui pourrait atteindre cette année des niveaux sans précédent, mais il n’est pas facile d’y remédier. L’augmentation des coûts n’est pas tant due à une demande accrue des consommateurs, plus motivés à protéger leurs biens maintenant que les dangers sont plus fréquents, qu’à l’augmentation exponentielle des indemnités, tant en quantité qu’en montant.
Pour faire face à ces paiements, les compagnies d’assurance n’ont guère d’autre choix que d’augmenter les prix des primes à grande échelle. La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes liés à la chaleur anormale sape en effet le véritable pilier qui garantit le bon fonctionnement du système d’assurance : la répartition des risques.
Ainsi, assurer les biens immobiliers et les véhicules devient de plus en plus coûteux pour les ménages, obligeant de nombreux consommateurs à renoncer à une couverture ou à adopter des solutions moins fonctionnelles. N’oublions pas non plus qu’en France, les polices d’assurance dites « catastrophiques », qui couvrent spécifiquement les dommages causés aux biens immobiliers par des catastrophes naturelles, seront obligatoires pour les entreprises à partir du 31 mars 2025. Dans ce cas, l’obligation ne concerne pas les particuliers ni tous les biens commerciaux, mais elle a néanmoins un impact important sur la collectivité. Des coûts plus élevés pour les entreprises se traduisent par des coûts plus élevés pour les utilisateurs finaux.
Comme déjà mentionné, il est également très difficile de contenir ce mécanisme en chaîne. Même le contrôle étatique des primes d’assurance, qui a été tenté par exemple en Californie, s’avère contre-productif à long terme. Les compagnies d’assurance ont en effet souvent préféré se retirer et délocaliser leurs activités dans des États plus flexibles, ce qui a encore aggravé le problème. Si l’on examine la situation mondiale, entre contrôle artificiel des polices, risques excessifs pour les États ou charges très élevées pour les citoyens, la France semble se démarquer favorablement. L’obligation faite aux entreprises permet en effet de maintenir la répartition des risques, si elle est effectivement respectée, en limitant les conséquences au moins pour une partie des personnes concernées.
Acheter une maison (et une voiture) est de plus en plus difficile
Parallèlement à l’augmentation des polices d’assurance, il existe d’incroyables difficultés pour acheter et vendre. Cela concerne principalement l’immobilier, car il s’agit de transactions de grande valeur, mais le même mécanisme se répète à petite échelle pour les véhicules et a en fait un impact non négligeable sur le budget familial. Pour les maisons, cependant, la situation se complique encore en raison des différentes différences possibles entre les régions et du besoin accru de couverture d’assurance.
Les zones les moins exposées aux événements extrêmes deviennent de plus en plus attrayantes, tandis que les prix tombent en dessous des niveaux minimaux dans les zones les plus touchées par les catastrophes naturelles, comme le sud de la France, paralysant le marché immobilier dans des conditions désastreuses