Si les conditions des prêts immobiliers désespèrent actuellement les français, une autre frange de la population est confrontée elle aussi à cette conjoncture défavorable : les propriétaires qui souhaiteraient mettre leur bien immobilier en vente en 2023. Est-ce le moment le plus opportun pour le faire ou faut-il attendre ?

Un achat difficile, mais une vente qui l’est tout autant

Pour les personnes qui souhaitent acheter, les conditions sont difficiles. La plupart des dossiers sont refusés. L’inflation et donc le pouvoir d’achat immobilier des français est en berne. Pourtant, selon les experts, il ne sert à rien d’attendre une embellie de la situation en 2023. Alors que les taux ne cessent d’augmenter, ce qui se vérifie en ce mois d’avril, les professionnels de l’immobilier tablent sur 4% à la fin de l’été 2023. Mieux vaut donc acheter si on peut et ce, dès maintenant, sans nostalgie sur ce qui se pratiquait avant.

Pour maximiser ses chances, les conditions sont plurielles : avoir une bonne situation, un historique bancaire impeccable, un apport conséquent (de 30 à 40% du montant du prêt) et un taux d’endettement bien en-deçà des 35% autorisés.

Autre point à ne pas négliger : le délai qui sépare le montage du plan de financement et la signature qui doit être le plus court possible. Entre temps, le taux peut encore grimper, ce qu’il faut éviter. Pour que tout se passe plus prestement, le mieux est de se faire aider par un courtier en crédit immobilier. Ces professionnels sont à même de produire un plan de financement convaincant et avant cela de confirmer la faisabilité de l’achat. Ils sont aussi en possibilité d’orienter le dossier vers les banques susceptibles de l’accepter et ce, au taux le plus bas.

Cependant, si l’on a toujours tendance à voir ceux qui ne peuvent pas acheter, il ne faut pas oublier non plus ceux qui ne peuvent plus vendre. Car oui, cela devient compliqué de mettre son appartement ou sa maison en vente en 2023.

Quand faut-il vendre son bien immobilier ?

Pour les propriétaires, si l’effet Covid-19 est toujours bien présent, les astres ne sont plus alignés. Les acquéreurs sont nombreux, mais la matérialisation du souhait d’être propriétaire se veut de plus en plus compliquée. Puisque tout le monde voulait déménager et acheter (si possible une maison), il était de bonne guerre de monter les prix de vente. Mais avec la remontée des taux et le pouvoir d’achat immobilier qui s’amenuise du côté des acheteurs, il faut revoir ses prétentions à la baisse.

Bien entendu, cela reste discret, mais pourtant, bien palpable, selon les agents immobiliers : les prix baissent un peu partout en France, y compris à Paris. Les pourcentages varient entre 5 et 10%. Cela peut être bien plus si le bien en vente est une passoire thermique, autrement dit, un bien énergivore qui suppose des travaux d’isolation et que les propriétaires ne peuvent plus louer (ou ne pourront plus le faire, à partir d’une certaine date).

Comme ils sont tenus par le gouvernement de faire faire des travaux et que cela sous-tend une certaine somme qu’ils ne peuvent pas assumer, même avec les aides, beaucoup préfèrent vendre. Des affaires pour certains acquéreurs qui sont prêts à faire les travaux par eux-mêmes, quitte à ne pas bénéficier des aides (il faut passer par un artisan RGE) ou qui ont une enveloppe suffisante pour le faire.

Seules certaines grandes villes font de la résistance et continuent à voir leur prix augmenter ou stagner. Les personnes qui ont profité des taux bas pour acheter peuvent se féliciter. Pour autant, ce n’est pas le moment de vendre s’ils peuvent l’éviter, ce qui n’est pas toujours le cas.

Les conseils des experts sont simples à ce sujet : pour espérer que les taux baissent de façon significative, il faut attendre entre 5 et 10 ans. A ce moment, il sera opportun de vendre, pour pouvoir espérer faire une plus-value.