La semaine dernière a été riche en événements qui ne doivent pas être sous-estimés pour les prochaines estimations économiques mondiales. Une hausse de l’inflation, une augmentation des coûts d’emprunt et une probable récession attendent le successeur de Liz Truss au poste de Premier ministre britannique.

Les trois risques sont en effet imminents pour l’ensemble de l’Europe, alors que le Conseil de l’UE a réussi à arracher un premier accord sur la possibilité d’un plafonnement des prix du gaz. Les banques centrales et leurs mesures de relèvement des taux étant les protagonistes absolus du paysage politique mondial et les dangers probables d’une récession, les pouvoirs en place avancent dans l’incertitude.

Plus que tout autre, la nation britannique est sous le feu des projecteurs. Après l’agitation des marchés suite au plan fiscal du gouvernement Truss, le Premier ministre a démissionné. Quels événements importants se sont produits cette semaine et quels sont les signes pour l’économie mondiale ?

L’inflation et la récession menacent l’Europe et le Royaume-Uni

Les données et les événements économiques ont, une fois de plus, été peu rassurants sur le vieux continent cette semaine. D’abord, il y a eu un nouveau drame au Royaume-Uni. Quel que soit le remplaçant de Mme Truss, le prochain Premier ministre britannique héritera d’une économie souffrant de la hausse des coûts d’emprunt, de la montée en flèche des factures d’énergie, de taxes élevées et de l’absence de stratégie pour relancer la croissance.

Le nouveau Premier ministre aura du mal à trouver un plan pour sortir le Royaume-Uni de la récession. La flambée des prix des denrées alimentaires a fait remonter l’inflation britannique à deux chiffres en septembre, intensifiant la pression sur le gouvernement et la banque centrale pour qu’ils agissent. L’indice des prix à la consommation a augmenté de 10,1% le mois dernier, contre 9,9% le mois précédent. Ce chiffre correspond au plus haut niveau en 40 ans atteint en juillet et dépasse de 10 % les attentes des économistes.

L’inflation dans la zone euro vient de passer sous la barre des 10 % et l’économie de la zone devrait se contracter l’année prochaine, en raison d’un ralentissement en Allemagne.

Dans le détail, l’économie de la zone euro devrait se contracter l’année prochaine, car elle doit faire face à la hausse des coûts énergétiques et au risque de pénurie de gaz. La production dans le bloc monétaire diminuera de 0,1 % en 2023, avec une contraction de 0,5 % en Allemagne, selon les économistes interrogés par Bloomberg, qui prévoyaient encore une croissance de 0,3 % il y a un mois.

En conséquence, la confiance des consommateurs de la zone euro est restée proche de son niveau le plus bas en octobre, soulignant le risque permanent de récession cet hiver, les ménages étant confrontés à une crise aiguë du coût de la vie.

Une dette de plus en plus lourde pour les pouvoirs en place

Dans les projections de 2023, les paiements d’intérêts sur la dette des États augmenteront partout, avec un poids élevé sur le PIB par rapport à la moyenne des 10 dernières années. La France, malheureusement, est en tête de l’estimation avec une véritable poussée des charges, bien que toutes les puissances aient une tendance à la hausse.

Des banques centrales agressives sur le relèvement des taux comme la BCE et la Fed n’aideront pas et pourraient faire dérailler le marché obligataire. Ce n’est pas un hasard si un instrument spécial conçu à Francfort pourrait être activé dans la zone euro précisément pour éviter des déséquilibres excessifs entre l’application de la politique monétaire et la gestion de la dette des États.

Dans ce cas également, l’Italie est un observateur particulier. Le rendement des BTP à dix ans a grimpé en flèche jusqu’à 4,8 % le vendredi 21 octobre, une tendance qui s’est propagée presque partout, à tel point que le Bund allemand lui-même avait un rendement supérieur à 2 %, ce qui n’était pas arrivé depuis des années.