Faire des études supérieures : le meilleur moyen de trouver un emploi stable ? Cela était certainement encore le cas il y a deux ans. Mais la crise du Covid-19 met ce raccourci de pensée à l’amende.

Pourquoi les jeunes diplômés sont également touchés par la crise ?

11 000 étudiants ont été interrogés sur leur situation, en pleine crise économique dûe à l’épidémie de Covid-19. Si l’on a tendance à penser aux plus de 320 000 personnes qui ont perdu leur emploi, comment faire, quand on n’arrive pas non plus à décrocher son premier job ?

Alors que les diplômés des hautes écoles trouvent généralement un CDI dans les 6 mois qui suivent l’obtention de leur titre, cela a changé avec la crise. Plus de 35% d’entre eux ; en plein processus de recherche d’emploi, ont vu cette dernier être repoussé, voire carrément annulé, pendant les périodes de confinement. Les entreprises ne peuvent pas embaucher, parce que ces profils pourtant recherchés sont justement liés à la santé de l’économie.

Les chefs d’entreprises qui faisaient partie de l’étude, confirment que cette baisse pourrait perdurer en 2021, voire même au-delà, en fonction de l’évolution de la situation économique. Plus de jeunes diplômés vont postuler aux mêmes offres, car certains ayant terminé leurs études dans le courant de l’année 2018 n’ont pas encore trouvé d’emploi et continuent à chercher activement. Ils ont pourtant fait le choix, dans l’attente, de se tourner vers des emplois « alimentaires » quand cela était possible.

Beaucoup de jeunes décident de faire des bac + 5, persuadés de trouver un travail avec un salaire confortable. Or, les offres sont inférieures au nombre de personnes diplômées ; ce qui laisse augurer une déqualification, et donc des salaires bien inférieurs à leurs attentes.

Entreprises : externalisation des tâches et mobilité interne

Autre problème, les entreprises favorisent dorénavant la mobilité interne, quitte à payer la formation d’un collaborateur qu’ils connaissent déjà,  et qui souhaiterait se reconvertir. Cela leur évite le processus de recrutement long et fastidieux qui se compose souvent de tests et de plusieurs entretiens physiques. Le coût est là encore réduit.

Enfin, l’externalisation des tâches, peu pratiquée, il y a quelques années à tendance à se démocratiser. Le fait de payer pour une ou plusieurs prestations en passant par des indépendants, sera toujours moins cher qu’une embauche traditionnelle.

Beaucoup d’embuches donc, sur le chemin des jeunes qui souhaitent faire des études longues. Il reste à espérer que la situation économique s’améliore rapidement, pour équilibrer un tant soit peu leurs chances.