Fin 2019, un virus s’abat sur le monde avec une férocité et une vélocité sans précédents : le Covid-19. Face à l’urgence de se prémunir contre le danger de contagion, mais sans vouloir pour autant arrêter leur activité, les entreprises n’ont pas d’autre choix que de mettre en place le télétravail.

Partout, les salariés s’adaptent, tant bien que mal dans les premiers temps, jusqu’à s’apercevoir que cette façon de travailler non seulement leur convient, mais correspond mieux, pour beaucoup, à ce qu’ils souhaitent. Alors que les salariés américains sont de plus en plus nombreux à réclamer cette nouvelle façon de travailler, quand ils sont à la recherche d’un emploi, le nombre d’annonces d’emploi qui va dans ce sens recule. Va-t-on assister au même phénomène en France ?

Les avantages du télétravail

Il faut bien l’avouer, les entreprises ont eu peur pour la productivité de leurs salariés. Quelle n’a pas été leur surprise quand elles ont constaté que non seulement elle ne se réduisait pas mais que les salariés étaient en général plus productifs, chez eux. Meilleure organisation et gestion de leur temps de travail, quand le pli est pris, moins d’interruptions de toutes sortes (téléphone, collègues qui entrent dans les bureaux…) : les salariés ont su montrer qu’ils savaient mener leur barque, même sans être en présentiel.

Pourtant, même si le Covid-19 n’en finit pas de renaitre avec l’apparition de nouveaux variants, on peut dire que la situation est redevenue presque comme avant. Et certaines entreprises américaines entendent bien rapatrier leurs troupes sur sites, mais aussi poster des annonces d’emploi stipulant que le travail s’effectuera au sein de l’entreprise.

Le nombre d’annonces proposant le télétravail est, aux Etats-Unis, en net recul, alors que les américains sont de plus en plus nombreux à privilégier ce type de fonctionnement.

Et pour cause, avec les temps de trajets qui s’enlèvent, des études ont montré que cela faisait une économie de 60 millions d’heures. Outre ce temps, il faut penser à la sinistralité qui diminue et au temps supplémentaire que l’on peut donc accorder à ses proches.

L’avènement du télétravail a toujours été annoncé, mais il est évident que le Covid-19 a bouleversé les prévisions et les a avancées de 30 ans. Pourtant, alors que l’on pensait que ce modèle allait être définitivement adopté dans différents secteurs d’activité, on assiste à une marche arrière, puisque 55% des salariés américains sont tenus de revenir travailler sur site et que 30% composent avec un emploi du temps hybride.

Télétravail en France : à quoi s’attendre ?

En France, comme partout ailleurs, le monde du travail change et on a assisté à une permutation de pouvoir dans certains secteurs. Ce ne sont plus les patrons qui ont les cartes en main, puisqu’ils n’arrivent plus à embaucher. Ils doivent séduire les candidats à l’emploi pour qu’ils postulent : bonnes conditions de travail, bon salaire et parfois, jours de télétravail, pour pouvoir mieux profiter de ses proches.

Est-ce que nous allons, là aussi, assister à une baisse des annonces de télétravail et si c’était le cas, comment réagiraient les salariés français qui souhaitent travailler moins et mieux ? Des sociologues expliquaient récemment que les français (pas tous, mais cela se ressent néanmoins nettement), ne priorisent plus le travail comme une réponse pour leurs charges fixes, mais un moyen d’avoir plus de loisirs et de temps en famille.

Ils veulent pouvoir choisir les heures de la journée (ou de la nuit) pendant lesquelles ils travaillent pour pouvoir plus profiter de la vie. A l’heure où on leur annonce qu’ils vont devoir travailler plus longtemps, avec une réforme des retraites, cela ressemble à une petite mutinerie (ou une révolution qui couve ?). Pourtant, il est certain que le travail en présentiel n’offre pas la même liberté d’action et qu’il faut alors dire adieu aux balades en famille ou aux moments de ressourcement personnel en pleine Nature.

Si la France suit le même chemin que les Etats-Unis, les entreprises vont marquer l’arrêt de cette liberté nouvellement retrouvée. Quelle sera la réaction des salariés : un énorme soupir et la reprise d’habitudes qu’ils ne supportent plus ou la poursuite de la Grande Démission, précédée parfois par la démission silencieuse ?