Ce n’est plus un secret pour personne: les banques, après avoir digitalisé leurs pratiques veulent aller plus loin pour proposer l’euro numérique. De plus en plus de personnes ; à cause de la pandémie notamment ; multiplient les petits paiements sans contact. L’euro numérique serait donc bientôt une véritable monnaie que les ménages pourraient utiliser. Décryptage.

Pourquoi mettre en place un compte avec des euros numériques ?

La BCE (Banque Centrale Européenne) souhaite accompagner le développement exponentiel des paiements dématérialisés en lançant un euro numérique. Le projet est sur la table depuis quelques années et même certaines banques de détail entendent proposer cela d’ici quelques temps.

Si la BCE était jusqu’à présent réservée aux banques commerciales, les ménages pourraient y ouvrir un compte spécifique afin d’y déposer leurs euros numériques. Néanmoins, la Banque Centrale Européenne avait besoin de plus de visibilité avant d’opérer ce changement et a fait diligenter une enquête l’année dernière pour en savoir un peu plus sur les habitudes de paiement des ménages et leurs attentes dans ce domaine.

Ce que recherchent les gens, ce sont des méthodes de paiement qui fonctionnent partout en Europe et surtout sans contact (voir notre dossier sur les cartes bancaires prépayées). Il est vrai que cela a changé le quotidien, même si ces paiements, pour l’instant, se limitent à 50 euros. D’autre part, certains commerces proposent déjà le paiement en argent dématérialisé, même si cela reste encore confidentiel et anecdotique. Dans un avenir plus ou moins proche, cependant, cela pourrait devenir la norme.

Comme les cryptomonnaies connaissent un véritable succès depuis leur apparition avec le Bitcoin, la BCE pourrait croiser ces trois phénomènes pour offrir donc un euro numérique. Il serait alors possible d’effectuer des achats en ligne ou dans les magasins physiques avec une carte de débit ou de payer via son smartphone avec une application à télécharger.

Pourquoi viser la transparence pour les petits paiements ?

La crainte pourtant, est que l’argent numérique soit utilisé à des fins criminelles comme le blanchiment d’argent ou encore le financement d’actes terroristes ; comme cela peut être le cas aujourd’hui avec l’argent liquide. En effet, en retirant de l’argent aux distributeurs, personne ne peut suivre ensuite ce pour quoi l’argent est utilisé. Cette crainte a été exprimée lors d’une consultation publique organisée par la BCE.

Un des membres du directoire de la BCE a cependant expliqué qu’une sorte d’anonymat serait possible pour les petits montants, afin que les utilisateurs puissent connaitre leur solde, mais aussi suivre les montants des transactions comme sur un compte classique. Il a alors donné un exemple où la somme de 200 euros numériques serait déposée sur une puce. Ce montant ne lui semble pas déraisonnable pour estimer que le risque de l’utiliser à des fins malhonnêtes soit le même qu’avec 200 euros sonnants et trébuchants.

Ces paiements feraient néanmoins l’objet d’un contrôle, mais simplifié par rapport aux plus grosses sommes qui elles, auraient le contrôle standard appliqué. Même si certaines personnes ont sans doute hâte de tester l’achat en euros numériques, tout cela n’est encore qu’au stade de projet. Il faudra attendre encore entre 3 et 5 ans pour que cela voie le jour.

Envie de vous lancer dans l’aventure des banques en ligne et leurs nombreux avantages : carte bancaire gratuite, aucun frais de tenue de compte, services dématérialisés, etc. Consultez notre dossier.