Quand on souhaite acheter un bien immobilier, on se heurte en octobre 2022 à une forte remontée des taux. Ils subissent encore une hausse ce mois-ci, alors que le taux d’usure a été revu à la hausse par la Banque de France. Si les courtiers se réjouissaient de cette fenêtre de tir, il faudrait plus parler d’une meurtrière, tant elle est de courte durée.

Si les personnes souhaitent acquérir un bien ancien, ils doivent s’acquitter de 8% de frais de notaire et souvent prévoir des travaux d’isolation, ce qui implique une enveloppe travaux à inclure dans le prêt immobilier. De quoi avoir envie de se tourner vers le neuf pour lequel il ne faut débourser que 3% au niveau notarié, pour des performances énergétiques bien meilleures et surtout immédiates. Comment va ce secteur en ce moment ?

Immobilier neuf : un marché sous pression

On pourrait dire, selon certains experts, que le marché de l’immobilier neuf ne se porte pas très bien. Plusieurs raisons à cela. La crise sanitaire a joué un grand rôle dans cette situation, avec des chantiers à l’arrêt pendant un certain nombre de mois. En cause, la difficulté de recrutement, qui s’est intensifiée ensuite, mais aussi des matériaux dont le prix a augmenté de façon très significative et qui avaient du mal à être acheminés.

Ajoutons à cela le conflit entre la Russie et l’Ukraine et le secteur semble bloqué ; avec une inflation galopante sur de nombreux produits du quotidien et un pouvoir d’achat en berne. Est-ce le moment d’acheter ? Certains français n’en sont plus très sûrs. De l’autre côté, ces fameux acheteurs qui rêvent de devenir propriétaires, qui, au vu des délais, ont préféré attendre ou se sont tournés vers l’ancien.

Les acheteurs sont bien en peine car l’offre est, en ce moment, peu étendue, pour les raisons données ci-dessus. En outre, ils doivent maintenant se confronter aux durcissements des conditions d’octroi des banques et donc à un taux nettement plus élevé qui va généralement dépasser les 2%, quelle que soit la durée de remboursement.

Est-ce que le marché du neuf va repartir en 2023 ?

Les acteurs du marché se veulent néanmoins optimistes. Ils espèrent que le taux d’usure va continuer à remonter ou les taux à redescendre l’année prochaine. Mais c’est surtout la façon d’envisager le logement neuf qui a opéré un virage intéressant. Les professionnels constatent un réel engagement envers l’environnement, sont bien décidés à recycler quand ils le peuvent, notamment dans le milieu urbain et en utilisant des matériaux qui sont de plus en plus décarbonés.

Cela parle aux acquéreurs qui sont en quête de ce type de produits et surtout attendent un appartement peu énergivore. Comme les professionnels sont tenus de respecter les normes de la RE2020, ils n’ont pas de souci à se faire, dans ce domaine. La construction, l’orientation, les matériaux, la lumière traversante, leur permettent d’obtenir un logement qui ne nécessite pas beaucoup de chauffage et dans lequel il fait bon vivre toute l’année. De quoi se sentir, prochainement, en dehors des débats qui secourent la France concernant le prix de l’énergie, sans doute.

Pourtant, là encore, tout n’est pas tout rose et les permis de construire prennent trop de temps. Il faudrait trouver une solution pour fluidifier les démarches. Les recours sont par exemple responsables du blocage de presque 40 000 logements sur le territoire. Pinel (qui va prendre définitivement fin en 2024) devrait avoir un successeur, pour engager les personnes à investir dans le neuf, avec un dispositif défiscalisant.

Les primo accédants devraient également, toujours selon les professionnels bénéficier de plus d’accompagnement pour pouvoir concrétiser leur souhait d’accession. Après tout, comme le souligne Olivier Bokobza, le président de BNP Paribas immobilier promotion « l’immobilier est une belle réponse à l’inflation (…), vous bloquez un prix, une mensualité de crédit qui ne bougera plus ».