Le changement climatique est une source de stabilité, non seulement sociale mais aussi financière. Dans le rapport “Green Swan. Climate Change Financial System Stability : What Role for Central Banks, Regulators and Supervisors” mentionne un Cygne Vert fictif.

Qu’est ce que le « Cygne Vert » ?

Le terme Cygne Vert est un événement hautement instable dérivé du terme utilisé par Nassim Nicholas Taleb dans son livre Le cygne noir. Comment l’improbable régit nos vies. Taleb a utilisé le terme “Cygne Noir” pour décrire la grande crise économique comme un événement inattendu et rare, un événement qui ne peut être prédit et qui ne peut être compris que lorsqu’il s’est produit.

Le Cygne Vert, quant à lui, fait référence à un type d’événement plus dangereux, car une crise climatique combine plusieurs risques : le social, l’environnemental et l’économique. Le Cygne Vert crée un effet de chaîne complexe car il met en danger l’humanité et son fonctionnement, l’économie des pays et leur survie, la production de biens essentiels et la préservation de la santé.

Cette introduction nous aide à comprendre pourquoi l’alarme est revenue haut et fort en ce moment. Lorsque le rapport est sorti en 2019, des approches ont été suggérées pour identifier les risques et se préparer à l’arrivée d’un “Cygne Vert” inattendu. Pourtant, même face à l’alarme du monde économique et financier, les banques ont peu fait pour se préparer. En fait, selon la Banque centrale européenne, plus de 100 banques ont montré qu’elles n’incluent pas le risque climatique dans leurs modèles de risque de crédit.

Crise climatique et crise financière : quels sont les liens entre elles ?

La crise généralisée actuelle, constituée d’une somme de crises attaquant la stabilité sur plusieurs fronts, n’a pas de fin prévisible. Les crises se succèdent souvent parce qu’elles sont des réactions en chaîne qui trouvent leur origine dans des années de négligence dans un domaine. Nous l’avons vu avec la pandémie de coronavirus en France, après des années de baisse des dépenses de santé, et nous pouvons le voir (nous le voyons déjà) sur l’économie, après des années d’indifférence, voire de déni total, de la crise climatique et des effets secondaires qu’elle entraînera.

C’est ce qui ressort du test de résistance mené par la Banque centrale européenne (BCE) : la plupart des banques (60 %) n’ont pas intégré les risques liés au changement climatique dans leurs politiques de prêt et d’investissement. Cela se traduit par des pertes inattendues en cas de changement des politiques climatiques. Si l’effet négatif sur une banque est ajouté à celui de toutes les banques (plus de 100) qui n’ont pas calculé le risque environnemental, le scénario est celui de l’instabilité du système financier.

Ce que les banques peuvent faire face à la crise climatique

La BCE écrit que le changement climatique génère des risques pour notre économie et pour le secteur financier. Il faut donc évaluer comment le changement climatique et la transition écologique affectent l’économie et le secteur bancaire. Les objectifs européens sont au nombre de trois :

  • Gérer les risques climatiques, pour les comprendre et les surveiller en relation avec les investissements ;
  • Soutenir la transition verte, pour favoriser le passage à une économie neutre par des mesures qui encouragent un type différent de financement durable ;
  • Promotion d’une action plus large, pour améliorer la compréhension générale des risques et informer sur les questions de finance responsable et durable et de climat.

Le rapport 2019 précité appelle à une réforme du système monétaire et financier qui serait fondée sur une approche de la protection du climat et de la stabilité financière en tant que concepts liés, il faut donc aller dans une nouvelle direction. En effet, comme dans le cas du récit de la pandémie, “la normalité était déjà une crise“. On ne peut espérer trouver des solutions en regardant en arrière, mais il faut penser à un nouveau système qui intègre la protection de l’environnement et la protection de l’épargne, c’est-à-dire l’économie et sa forme la plus éthique.