La dématérialisation a le vent en poupe y compris en matière de paiement. Les commerçants ne s’y trompent pas et sont nombreux, certains jours à refuser les paiements en liquide, ce qui ne plait pas à la Banque de France. Celle-ci a souhaité mettre les choses au point et dire à quoi s’exposaient les commerçants qui continuaient ces pratiques.

Les commerçants s’exposent à une amende s’ils refusent les paiements en liquide

Les commerçants ne sont sans doute pas les seuls à privilégier les paiements par carte. Ils apportent un vrai niveau de sécurité, quand on sait que les chèques peuvent être sans provision et qu’il est compliqué pour le magasin, après, d’obtenir gain de cause. Le paiement par chèque est de fait, de moins en moins autorisé dans beaucoup d’établissements, ou seulement en-deçà d’une certaine somme pour éviter des pertes trop importantes.

Quant au paiement en liquide, on se rappelle que pendant le Covid-19, on avait conseillé de le bouder à cause de la transmission de microbes. Cela tombait bien, avec le paiement sans contact, les français peuvent payer tous leurs achats de moins de 50 euros, ce qui se révélait pratique et sécuritaire .

Autre moyen de paiement qui gagne du terrain, le paiement par téléphone. Les smartphones équipés de puce NFC qui sont de plus en plus nombreux sur le marché et avec lesquels leurs propriétaires peuvent également payer. Bracelets et autres dispositifs cashless ; comme on peut les voir fleurir dans les festivals ; sont aussi prisés, car il s’agit d’un porte-monnaie électronique qui permet de réduire le temps d’attente dans les files.

Si l’ouverture des magasins est autorisée certains dimanches, le personnel préfère généralement éviter les paiements en liquide et orientent les clients vers les caisses automatiques. Cela n’arrange toujours pas ces derniers qui doivent faire contre mauvaise fortune bon cœur. En effet, depuis le début de l’épisode inflationniste que traversent de nombreux pays, dont la France, on a pu constater que le liquide avait à nouveau la côte auprès des consommateurs : il leur permet de mieux gérer leur budget, de prendre plus facilement conscience de leurs dépenses.

Il ne faut pas oublier ceux, même s’ils restent encore marginaux, qui, suite aux faillites de certaines banques américaines, ont cru que cela allait arriver rapidement en France et qui ont préféré vider leur compte pour conserver leur argent chez eux. Toutes ces personnes se retrouvent ainsi face à une situation qu’elles n’ont pas envie de gérer quand elles se rendent dans un magasin et qu’on leur indique qu’il n’est possible de payer qu’en carte bancaire.

A noter : 150 euros, c’est l’amende à laquelle s’exposent ainsi les commerçants et autres professionnels qui refusent le paiement en liquide.

Pourquoi ce rappel à l’ordre vis-à-vis de l’argent liquide ?

Il y a plusieurs raisons à cela. La Banque de France rappelle dans un premier temps que le fait d’accepter de l’argent liquide relève de l’obligation légale et ce, tous les jours. En effet, comme dit plus haut, c’est surtout le dimanche et la nuit que la pratique s’effectue. Pourquoi ? Tout simplement parce que la recette peut susciter des convoitises, ce qui ne serait pas possible avec des paiements dématérialisés.

Les commerçants ont peur que les cambrioleurs et vandales en aient conscience et tentent de venir braquer leur magasin. Pour ne pas déplaire à la clientèle, l’argent qui est accepté ne dépasse pas une certaine somme dont le montant peut varier en fonction de l’enseigne, mais aussi que le client soit un particulier ou un professionnel.

Alors que les chèques peuvent être refusés parce que le magasin n’est jamais sûr, en les acceptant, que les comptes soient approvisionnés, que certains magasins (même si cela se raréfie) ne sont pas encore équipés d’un lecteur de carte bancaire, il n’y a pas ce genre de problème avec les billets et les pièces.

Bien entendu, les commerçants peuvent refuser un billet qui serait trop abimé ou déchiré, des pièces qui ne seraient pas en bon état, de la fausse monnaie ou encore des billets de 500 euros. Pour ces derniers, ils sont synonymes pour beaucoup de blanchiment d’argent. Leur obligation d’accepter de la monnaie s’arrête aussi quand un client souhaite payer en déversant sur le tapis plus de 50 pièces de petite monnaie.

La FBF (Fédération Française Bancaire) rappelle que même si le paiement en liquide a connu une forte baisse, c’est selon certains indicateurs le moyen de paiement préféré des français. La moitié des paiements en caisse se ferait par ce biais. En 2016, ce chiffre était encore plus important (68% des achats).

Ce que ne dit sans doute pas la Banque de France, c’est que le paiement en liquide marquait un modèle économique. Si tout cela se comprenait pendant la crise sanitaire, on constate que les habitudes perdurent. Les petits commerçants qui vivaient du cash, les banques et les transporteurs de fonds doivent voir leur pratique évoluer et doivent s’adapter, ce qui n’a rien de facile.

Jusqu’à dire que l’économie française peut être complétement mise à mal par ces nouvelles habitudes de paiement, il n’y a qu’un pas, ce qu’avancent certains professionnels…