Il n’est rien de dire que la loi Macron ; qui visait entre autres à une plus grande mobilité bancaire n’a pas encore été massivement adoptée par les français. Pour l’instant, seuls 35% dans les 7% qui ont changé de banque y ont eu recours. Il est vrai qu’elle simplifie surtout le changement de compte courant et qu’il reste difficile de se tourner vers un autre établissement quand on a un ou plusieurs prêts en cours. Comment faire, dans ce cas et pour quels avantages ?

Loi Macron : comment en tirer parti quand on veut changer de banque ?

Changer d’établissement bancaire peut s’expliquer par le fait que les frais demandés par exemple, par la nouvelle banque sont plus intéressants, voire ont disparu ; comme cela peut être le cas des frais de tenue et de gestion de compte dans la plupart des banques en ligne. On peut également choisir une banque différente parce qu’elle propose des produits financiers plus proches de ses aspirations au niveau de l’épargne ou de la retraite.

Mais changer de banque n’est pas toujours simple ; raison pour laquelle le président Macron avait voulu instaurer la loi de 2017. Le transfert se fait alors de façon automatique. Mais il n’en est pas de même pour les prêts ; qu’ils soient immobilier ou à la consommation. On peut très bien laisser son prêt immobilier dans la banque que l’on quitte, car la domiciliation des revenus n’est pas obligatoire et aucune banque ne peut annuler un prêt en cours, sous prétexte que le compte courant est transféré dans un établissement concurrent.

Il est également possible, quand on le peut, de rembourser son ou ses prêts de façon anticipée, c’est-à-dire avant le terme du contrat. Cela suppose d’avoir mis assez de côté ; ce qui peut être parfois possible pour un prêt à la consommation de petite importance, mais mois sans doute pour un prêt immobilier, à moins que le propriétaire soit vraiment arrivé à la fin de son remboursement.

A moins d’avoir négocié ce point lors de la contraction du prêt il est fort probable que la banque demande des frais pour ce remboursement anticipé; ce que l’on appelle des pénalités de remboursement anticipé, car la banque perd de l’argent sur le prêt qu’elle avait fait. Heureusement, le montant de ces derniers est strictement réglementé.

Le rachat de crédit immobilier par une banque concurrente

Cette opération financière mérite une étude approfondie. En générale, on s’oriente vers une banque concurrente quand on considère que le taux demandé pour le prêt immobilier est nettement plus attractif. Mais il ne faut pas oublier que changer de banque suppose une nouvelle demande d’assurance emprunteur.

Si ce changement de banque se fait après plusieurs années, l’emprunteur propriétaire a pris de l’âge et il doit s’interroger sur les changements intervenus qui peuvent impacter le montant de ses futures cotisations : fait-il des activités à risque dans le cadre de ses loisirs, a-t-il changé de travail pour un métier plus dangereux, contracté une maladie ou s’est-il mis à fumer ?

Il ne faut pas oublier que le montant de l’assurance de prêt fait désormais partie du calcul du taux d’endettement. Avant de démarcher les banques, passer par un courtier peut se révéler utile, pour qu’il voie si les frais que cela suppose, ne sont pas trop importants par rapport à l’économie qu’il est possible de réaliser.

Là encore, il n’est pas obligatoire de domicilier les revenus dans la nouvelle banque. Cela peut être intéressant pour l’ancienne qui ne perd pas un client, mais cela peut faire partie des négociations de la nouvelle. Il est donc important de se faire accompagner quand on n’y connait rien.

Le regroupement de prêts : une autre alternative à considérer

La dernière solution consiste, quand on a également des prêts à la consommation en cours, de faire ce que l’on appelle un regroupement de crédits. La nouvelle banque ; si elle est intéressée ; rachète l’ensemble des crédits (ou une partie), afin de proposer un nouveau contrat. Au final, la banque est gagnante, car le prêt se remboursera sur une durée plus longue et donc le client paiera nettement plus que ce que qu’il devait au départ.

Mais quel intérêt alors pour le client ? Il peut faire baisser son taux d’endettement, car on lui propose de rembourser une seule mensualité à taux fixe ; dont le montant est calculé en fonction de ses possibilités.

Pour certains, cette solution s’envisage quand des difficultés de remboursement apparaissent. Pour d’autres, la diminution du taux d’endettement, même sans problème particulier pour rembourser, leur permet de prétendre à d’autres prêts. Bien entendu, pour qu’une banque soit intéressée, il faut prouver que l’on va être en capacité de rembourser l’unique mensualité. Une étude très poussée de la situation financière est menée pour établir ce fait.