Il est certain qu’après avoir passé de très longues semaines chez eux, quelquefois en ville et en pleine chaleur, de nombreux français, pendant les périodes de confinement, ont eu un déclic : il fallait trouver un logement plus adapté. Si cela date de 2020, la tendance se confirme en ce début de 2022. La résultante de cette résolution des français, relayée par les professionnels de l’immobilier et les médias est que les prix grimpent ; à tel point que l’on parle de flambée. Mais est-ce seulement depuis l’épidémie ?

Une hausse de prix incroyable depuis une vingtaine d’années

S’éloigner des villes, habiter en périphérie et espérer un espace plus grand avec un jardin, c’est le vœu pieux de la plupart des français désormais. D’autres ont encore des objectifs autres : quitter tout bonnement la vie citadine et leur travail pour se reconnecter à la nature et profiter de leurs proches dans de meilleures conditions.

Pour autant, les uns et les autres se heurtent à différents problèmes. Les conditions d’accès aux prêts immobiliers se sont durcies en début d’année sous l’impulsion du HCSF. Les banques ; même si elles peuvent déroger aux règles sur environ 20% des dossiers ; sont tenues de les respecter sous peine de payer des amendes.

Le taux d’endettement a été revu à la hausse à 35% au lieu de 33, mais il faut inclure dedans le montant de l’assurance emprunteur. Impossible également, sauf dérogation donc, d’emprunter sur de très longues durées afin d’espérer des mensualités moins élevées. Couplons à cela un prix de l’immobilier qui explose et la situation ne s’avère pas à l’avantage des personnes qui souhaitent accéder à la propriété, alors que les taux bancaires continuent à être très bas.

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Hausse des prix de l’immobilier : quelles conséquences pour les personnes qui veulent acheter ?

Cette hausse de prix signifie plusieurs choses : pour le même prix, la surface habitable (voir notre guide sur la loi Carrez) n’est pas forcément plus étendue, alors que c’est justement un des critères de recherche des futurs propriétaires.

Une personne qui touchait 1 660 euros net, il y a vingt ans, pouvait prétendre à un logement de 59m². Cette surface baisse à 37m² cette année, pour le même salaire. Pour celles et ceux qui auraient du mal à visualiser, une perte de pouvoir d’achat d’une telle ampleur (qui représente donc 35%) équivaut à deux pièces habitables…

Acheter dans le neuf suppose également des prix très élevés à cause de la hausse des matières premières et des matériaux que le constructeur va forcément répercuter sur le prix de vente des biens qui sortent de terre. Un prix plus élevé veut dire également un prêt lourd à rembourser, sachant qu’un ménage s’engage en moyenne entre 15 à 20 ans et que les salaires n’augmentent pas. Difficile de pouvoir convaincre un banquier.

Heureusement, il existe encore, à l’instar des irréductibles gaulois de la bande-dessinée bien connue, des endroits de France où l’on peut encore espérer non seulement trouver un logement qui réponde à ses attentes, mais aussi un emploi. Car il ne faut pas oublier que les trajets que le futur propriétaire devrait faire, pour rallier son lieu de travail, sont pris dans le calcul de l’endettement. A moins de pouvoir télétravailler tous les jours, ce qui serait idéal.

Pourtant, quand on se penche sur la situation immobilière, on se rend compte que les confinements n’expliquent pas seuls, cette montée des prix. Elle a été pernicieuse et s’est étendue sur une vingtaine d’années. Ainsi, selon des experts immobiliers, ne serait-ce qu’à Lille, ville estudiantine par excellence du Nord de la France, l’augmentation des prix, sur vingt ans est de… 246%.